Le souper était pas mal du tout. Carbonnades avec riz et petits-pois. Première nuit sans trop d’eau dans la douche. Petit déjeuner à 7 h 30. Bururi est un village sans grand intérêt. C’était pourtant la région du président Buyoya.
Départ prévu à 8 h. 9 h, 1, 2, 3, nous partons avec Axelle Red en tête. 1, 2, 3, 5 mètres plus tard, on s’arrête. Le plateau télé est fait, Axelle peut partir visiter des projets UNICEF. Nous faisons demi-tour pour repartir, pour du bon, un quart d’heure après. La télé, la radio et les vedettes ont leurs impératifs …
Nous voilà partis pour Gitega. La route monte et descend. Pour éviter le problème de la veille, je suis parti avec Eric, un capitaine de police cycliste amateur comme pilote. Un mateur qui fait quand même ses 150 km de vélo, dont 30 km de montées, toutes les semaines. Il me décrit la route. pas de cris d’enfants, nous traversons une région fort boisée. Je suis quand même crevé. Je me rendrai compte, à postériori, que c’est parce que mon pilote veut me ménager et met des vitesses trop lentes qui m’obligent de pédaler vite dans le vide. Plus tard nous nous accorderons sur des vitesses plus « fortes » mieux en accord avec nos rythmes. Tout le monde croît que c’est plus facile en tandem, c’est le contraire.
Après une bonne trentaine de kilomètres, je me repose un peu dans le bus. Le Ravel n’est pas une épreuve sportive, je ne suis pas venu ici pour prouver que je sais pédaler, il y a tant d’autres choses à faire.
De toute façon, personne, tout au long du programme, ne fera tous les kilomètres prévus, c’est tout simplement impossible. Laissons aussi la place aux visites, aux échanges …
Le bus s’arrête à 2 km de Gitega (la deuxième ville du pays, ancienne capitale et donc premier bastion des tambourinaires du Burundi). Tout le monde descend du bus pour une arrivée en vélos et tambours. Premier accueil dans un stade. Premier concert des fameux tambourinaires. On remonte sur les vélos. La foule est sur notre passage comme au tour de France sans maillot jaune et avec un peu de Primus comme EPO. Arrivée à l’hôtel. Deuxième démonstration des tambours avec leur chef dont l’âge varie entre 75 et 85 ans selon les versions. Toujours émouvants et impressionnants ces tambourinaires ! Les cœurs et le sol en tremblent … Entre-temps il y a eu la visite du Musée National qui a duré exactement 5 minutes car elle a été interrompue par une coupure de courant … Ca sent l’Afrique ou la Belgique de cet hiver sans Thiange ?
Il est 16 heures, nous pouvons enfin passer à table pour un dîner copieux avec carbonnades et riz. Quel luxe.
L’hôtel est beau mais réservé aux journalistes. Nous partons à la recherche d’hôtels en ville. Il y a l’Orange pour une partie du staff. L’Irakoze pour une autre mais la montée vers celui-ci est impossible. Nous irons à l’Accolade où il y a de l’eau … dans des seaux avec une tasse.
Nous n’arrivons qu’avec une heure de retard au cocktail offert par l’ambassade de Belgique avec discours du gouverneur de province et d’un représentant de l’ambassade. Un homme que j’avais connu à l’école belge en 93 et qui est heureux de revenir au Burundi. Mais comment cela se fait-il que tant de gens aiment ce pays ?
Souper à 8 heures. Chouette, il y a des carbonnades avec du riz et des petits pois !
La journée n’a pas été si dure que la première mais nous nous couchons avec plaisir.
Réveil demain à 6 h 30. Entre les tropiques le soleil se lève toute l’année à 6 heures. C’est donc l’heure logique où tout le monde se lève, coqs et travailleurs à la scie électrique compris.