Départ, toujours en fanfare, de Ruygi. On visite une ferme modèle. Pour Transversale, Hélène me décrit les installations avec des vaches qui ont des pis un peu comme des cruches de musée à l’envers. Je discute avec quelqu’un qui connaît Maggy. Elle est une vraie reine de la communication qui a fait un boulot impressionnant. Je remets un DVD de NA WEWE pour le seul vrai cinéma du Burundi et un CD de Comé Lézotré avec des aveugles qui chantent.
Je me rends compte que je ne vous décris pas le paysage du Burundi. Normal, je ne le vois pas. Mais je le connais et je sais vous dire qu’il est très beau. Des verts éclatants. Une chaleur qui fait penser à un ciel lourd mais qui annonce les premières pluies et le ciel bleu qui les suivra. Je sais aussi vous dire que, tout au long du parcours, la route est bordée de sourires, de rires, d’encouragements devant ces muzungus (les blancs) fous. Le Burundi est un pays fort peuplé dont presque toutes les collines sont habitées et cultivées. Le passage d’une caravane comme la nôtre attire les foules.
Par contre la route est très sonore. Il y a les "Attention dos d’âne 1, 2, 3, c’est passé", "on se repose" ou les "on pédale" de mon pilote mais surtout les murmures, les expressions et les rires qui accompagnent le passage d’un tandem … "M’bili" ils sont 2 sur le même vélo … Les Burundais ont l’immense avantage d’avoir les émotions qui font du bruit. Nombreux sont les sons qui accompagnent la surprise et les autres émotions en Afrique. Et je ne vous parle pas des gestes … Alors je ne m’étonne pas d’entendre le silence et, brusquement, un "hum" sonore le briser au passage de notre ORNI. Un "hum" généralement suivi de rires ou d’expressions en kirundi. C’est très gai. Comme sons il y a aussi celui, nettement moins agréable, des dérailleurs des vélos voisins qui se mettent en action et qui annoncent une montée.
Eric et moi avons enfin trouvé un rythme qui nous va à tous les deux et ça roule nettement mieux qu’au début. Hélène pédale aussi en tandem avec les copines. C’est gai pour tout le monde.
Etonnant, au bord de la route, nous attend un pique-nique fait de délicieux pains. Un régal.
Arrivée à l’entrée du parc de la Ruvubu. Logement dans un camp. On dort soit dans la tente, soit dans une salle transformée en dortoir mais il y a de l’eau chaude ! Miracle au milieu de rien. Il y a même des carbonnades du riz et des petit-pois au dessert. Un régal !
Quelques ronflements, le chant des crapauds, les chants des grillons et la nuit est bonne. Une nuit intense sous un ciel étoilé.
Le plus dur ce ne sont pas les cuisses mais bien les fesses. Les fauteuils du vieux bus font aussi mal que les selles VTT faites pour ne pas s’asseoir dessus. A propos du bus, il a souvent perturbé le silence avec son moteur qui tourne en permanence. Normal ici, il n’a plus de démarreur et ne peut donc s’arrêter que dans des descentes … Prêts à pousser ?
Demain : traversée du parc. Il y a des lions ?