Jour 7 Fin de boucle

Jour 7 Défrisage ?

Départ tôt de Kayanza. Il fait frais. Les petits déjeuners sont copieux. Hier, au souper, il y avait … mais vous le savez déjà.

Premier trajet en bus pour passer la froide crête Congo-Nil (2200 mètres avec sapins et paysages ardennais). Nous arrivons à Bugarama devant la descente vertigineuse vers Bujumbura. 40 km de descente pure pour passer de 2000 à 800 mètres. Impressionnant même si nous avons des freins et si n’avons pas 5 régimes de bananes sur le porte-bagages. Hélène et moi tenons à faire notre rentrée à Buja ensemble en tandem mais, prudents, nous préférons descendre chacun sur un tandem différent avec un pilote local chevronné qui connaît la route. C’est incroyable la force de ces cyclistes Burundais. Combien de fois ils nous ont poussés dans les montées au point où on ne pédalait presque plus. Comment se fait-il qu’on ne voit pas de cyclistes africains au tour de France ?

La descente se passe bien sauf pour Jali qui nous fait une frayeur. On sent la chaleur monter de la plaine. Le vent chaud remplace la fraîcheur. Les premiers vont arriver avec 40 minutes d’avance. Ils ont atteint des pointes à 80 km/h. Et il y en a qui descendent cette route tous les jours chargés à fond de bananes … Impressionnant.

A l’entrée de Kamenge, je retrouve Hélène sur son tandem et nous repartons ensemble. Et dire qu’il y a 10 ans à peine ce quartier était désert et qu’on risquait de se faire tirer dessus en le traversant. Aujourd’hui il n’y a que des sourires et des acclamations pour nous accueillir. Où est l’erreur ?

L’arrivée à Buja est comme on s’y attendait, forte et chaleureuse. Quel monde. La radio, la télé sont là. Nous rentrons dans le stade… Accueil par les tambourinaires et la sono. Nous avons droit aux honneurs d’un concert des vedettes locales (Steven Sogo très sympa, Peace and Love, …). Discours officiel de Jean-Jacques, ministre des sports, de la jeunesse et de la culture. Discours aussi du tout nouveau ambassadeur de Belgique qui souligne que le Ravel a fait plus de travail pour les relations Belgique-Burundi que tous les ambassadeurs réunis. Il n’a pas tout à fait tort.

Et puis vient pour moi le sommet, LA cerise sur le gâteau. A la queue-leu-leu, les enfants de l’école de Gihanga montent sur scène. On me demande de les présenter. Que dire ? C’est la première fois qu’ils viennent à Bujumbura et ils sont accueillis sur scène, devant un public chaleureux et des hautes autorités … C’est magnifique. Que peut demander de plus un enfant qui a toujours été rejeté et marginalisé si ce n’est un peu de reconnaissance ? Je demande au public de les accueillir avec leurs applaudissements mais aussi avec leur respect. La chanson est belle. Les enfants se donnent à fond. Ils dansent. Je me suis permis de me joindre à eux et je masque mon émotion en chantant "Nous sommé comé lézotré" … J’en frissonne encore. Merci à tous ceux qui leur ont permis, qui m’ont permis, de vivre cet instant.

Une petite fille aveugle de naissance remet "officiellement" un CD au ministre. Oui, ces enfants sont un élément essentiel du développement du pays. Comment vivre sans eux ? Ils donnent un plein sens au projet de récolte de fonds que vous avez entre les mains. Vous participez ? Merci. C’est si simple de se sentir utile et en accord avec soi.

Tous les participants se retrouvent sur la plage, au Bora-bora. Repos, dernières interviews par Adrien. Ca sent vraiment la fin. Dernière douche, le soleil se charge de nous sécher. Très sympathique, Emmanuelle Grundmann vient s’asseoir à côté de moi et me demande un autographe sur une pochette de NA WEWE. Je suis flatté qu’une primatologue s’intéresse ainsi à moi … Je ne devrais pas ?

Derniers préparatifs, embarquement immédiat, c’est calme.

L’hôtesse nous invite. "Chicken or fish ?" Vous n’avez pas des carbonnades, du riz et des petit pois ?